Le Brexit, pour la France, c’est l’occasion inespérée de faire du français la langue commune de l’Union européenne. Emmanuel Macron a les cartes en mains.
Dans une remarquable lettre ouverte au président Macron, le président de l’Union Nationale des Ecrivains de France, argumente avec raison la nécessité de redonner à la langue française la place légitime qui lui revient au sein de l’Europe.
Emmanuel Macron a su redonner un peu de lustre à la fonction présidentielle, passablement malmenée par le manque de classe et d’allure d’un Sarkozy ou d’un Hollande, mais a-t-il l’ambition de redorer le blason de la France, comme l’avait fait un Ronald Reagan en clamant “America is back”, ou un Donald Trump qui a bâti sa campagne sur le thème “America first” ?
Quand on dirige une grande puissance comme la France, qui fait partie des très rares nations millénaires, on a le devoir impératif de la faire rayonner et de défendre la langue française, vecteur de référence dans tous les domaines, et même bien souvent devant l’anglais.
“En médecine, en chirurgie, en géographie, la France dispose de revues à la haute renommée internationale. Dans les hautes mathématiques, le français demeure une langue de référence. Tout n’est donc pas perdu. Il y a encore de belles positions à défendre, et, dans le domaine scientifique, le français reste bien la deuxième langue au monde par son importance, son rayonnement et sa diffusion.” (Gabriel de Broglie, membre de l’Académie française, conseiller d’Etat honoraire et président de la Commission générale de terminologie)
Le français est à la fois langue de travail et une des deux langues officielles à l’ONU, à l’UNESCO, à l’OTAN, dans l’Union européenne, au Comité International Olympique, à la Croix Rouge Internationale. Le français est la langue de plusieurs instances juridiques internationales.
Le français, avec l’anglais, est la seule langue parlée sur les 5 continents.
Le français est aussi la deuxième langue étrangère la plus enseignée au monde après l’anglais, et sur tous les continents. La Francophonie regroupe 68 États et gouvernements. La France dispose enfin du plus grand réseau d’établissements culturels à l’étranger où sont dispensés des cours de français à plus de 750 000 personnes.
Par conséquent, dès lors que les Anglais auront quitté l’UE, le français aura bien vocation à devenir la langue commune de l’Europe. Qui d’autre que les Irlandais ou les Maltais parlera anglais ?
5 millions d’anglophones peuvent-ils imposer la langue de Shakespeare à 500 millions d’Européens ?
Comme de nombreux patriotes, tout ce qui fait la grandeur de la France m’est précieux, car je considère qu’on ne peut défendre et servir un pays sans être fier de son histoire, de ses personnages illustres, de sa culture, de ses œuvres artistiques ou littéraires, de tout ce qui fait son rayonnement à travers le monde
et notamment sa langue, cette langue de Molière, que tant d’élites, sur tous les continents, font apprendre à leurs enfants pour parachever leur éducation.
Car le français, c’est la langue de la “première puissance culturelle du monde”,c’est la langue qu’il est de bon ton de parler dans les familles de la bonne société, quel que soit le pays.
Ce n’est pas un hasard si la France reste la première destination touristique du monde, ce n’est pas un hasard si le “Luxe à la française” n’a d’équivalent nulle part ailleurs qu’à Paris. Et que dire de notre cuisine et de nos grands chefs étoilés, pour lesquels aucun qualificatif ne saurait donner la réelle mesure de leur talent ?
Certes, la France fait partie des rares pays qui maîtrisent toutes les technologies et savent tout faire. Des paquebots géants, des fusées Ariane, des TGV, des Rafale, des sous-marins nucléaires, des EPR ou des avancées médicales révolutionnaires, comme le cœur artificiel total, 100% français, qui va bientôt voir le jour, après plus de 50 années de recherches infructueuses sur tous les continents.
Malgré des moyens de recherche limités, notre médecine est exceptionnelle.
Certes, la France est encore la 5è puissance économique du monde, elle possède le deuxième réseau d’ambassades après les Etats-Unis, le deuxième domaine maritime du monde.
Certes, elle fait partie des “Cinq Grands” possédant l’arme nucléaire, ainsi qu’un siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU.
Mais ce qui fait la grandeur de la France de 2018, auprès des autres peuples, c’est avant tout son patrimoine culturel qui rayonne sur le monde, un patrimoine qui a traversé les siècles sans prendre une ride et qui conserve tout son pouvoir de séduction intact auprès des élites internationales.
Et le vecteur de la culture française, c’est la langue de Molière.
Une langue trop souvent abandonnée par l’Education nationale, puisque de plus en plus d’élèves arrivent au collège sans posséder les bases de grammaire et d’orthographe.
Une langue trop souvent martyrisée par la presse, qui a oublié les règles élémentaires de syntaxe.
Une langue académique concurrencée dans les banlieues par cet horrible verlanqui fait des émules, ou attaquée par l’écriture inclusive qui va achever de détruire le niveau de français des élèves.
Enfin une langue systématiquement attaquée par les inconditionnels de l’anglais, qui jugent normal qu’en 2018 on parle anglais, alors que c’est le français qui sera en 2050 la première langue du monde compte tenu de la démographie africaine.
Pour toutes ces raisons, Emmanuel Macron doit se faire un devoir de défendre le français auprès des instances européennes, pour en faire la langue commune de l’Europe.
Car se targuer de parler anglais couramment pour côtoyer les grands de ce monde, c’est très bien. Mais défendre notre patrimoine culturel et la langue de Molière, est hautement plus louable et essentiel pour l’avenir de la France.
Pour conclure, j’ajouterai que la restauration du français à sa place historique, implique de rappeler à notre jeunesse déboussolée que l’anglais ne saurait être « un outil de communication international fiable ».
Et afin de contribuer à faire du français la langue commune de l’Europe, chacun doit avoir à cœur de signer la Pétition pour cette reconnaissance légitime.
Jacques Guillemain