Publication de la lettre de candidature d’A.-A. Upinsky au fauteuil de René Girard (F 37)

COMMUNIQUÉ UNION NATIONALE
DES ÉCRIVAINS DE FRANCE

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                                               ACADÉMIE FRANÇAISE                                              

PUBLICATION DE LA LETTRE DE CANDIDATURE D’A.-A. UPINSKY INVITANT LES  CANDIDATS  AU  FAUTEUIL DE RENÉ GIRARD À ADOPTER  CET  USAGE 

Nous sommes au carrefour de toutes les contradictions !

Le 17 novembre prochain, l’Académie va-t-elle voter contre elle-même, comme le 3 mars dernier, ou va-t-elle se conformer au « choix de Richelieu » que lui dictent ses statuts ?

Ce jour là, quel critère d’élection l’Académie va-t-elle prendre pour désigner l’élu au fauteuil de René Girard ? Un critère de mondanité, de situation médiatique acquise, de connivence, voire de haute trahison de la langue française, ou bien le choix de Richelieu d’une candidature vouée « À la  Reconquête de la langue française » et conforme à son appel du 5 décembre 2013 ? Et les médias, quel choix de couverture de l’élection vont-ils faire ? Celui du « débat interdit » sur le « plus grand secret » bien gardé du « Mal du français » en péril de mort, interdit d’antenne aux élections du 3 mars en toute violation de la charte de déontologie de Munich, de 1971 ; ou bien le choix d’un véritable débat de salut public sur la Reconquête de la langue française ? Quant aux candidats, quel choix d’affichage de leurs motivations vont-ils faire ? Celui d’Andreï Makine, ayant  gardé le silence sur la Réforme de l’orthographe et sur la destruction de la langue française jusqu’au jour de son élection pour dire alors, sans rire, qu’ « Il ne faut pas avoir peur d’être traditionnel, d’être classique » ; ou bien celui résolu d’un « Pour la Reconquête de la langue française  » ?

« Aux yeux de Philippe Beaussant [ Président de la Défense de la Langue française], ce coup de théâtre de l’Académie votant contre elle-même, sous le coup d’un dictat et d’un chantage au mot n’existant pas « complotiste », rendait inévitable une contre-attaque générale de grande envergure devant faire de 2016 l’an 1 de la Reconquête ! »  C’est, en effet, ce 3 mars que, pour la première fois, les ennemis de la langue française, effrayés par le soulèvement en masse des Français ( 80 %) et par la révélation du « grand secret » de destruction de la langue française ont franchi la « ligne jaune » et se sont enfin révélés au grand jour « pour inverser le cours d’une élection de l’Académie française »

A l’heure de toutes les contradictions, de toutes les violences, de toutes les incompréhensions, de tous les reniements, de toutes les Institutions fonctionnant exactement à l’inverse de leur mission : Tel est le « Mal français » ! Tous les maux politiques, littéraires et scolaires se ramènent à une seule et même cause, la destruction programmée de la langue française dès l’école, et à une évidence : « l’ignorance, l’oubli ou le mépris des droits de la langue française – langue de la transcendance du Verbe, classique par excellence –  sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des Gouvernements »le « Mal français », se réduisant dès lors au seul « Mal du français » auquel il faut porter remède de toute urgence !   

POUR ou CONTRE la Reconquête de la langue française ? Tel est le seul choix désormais possible entre les amoureux de la langue française et ses ennemis, le seul cri de ralliement qui vaille pour désigner les deux camps irréconciliables. Le 3 mars 2016, le « score » de bipolarisation de l’Académie française donnait 12 % en faveur du camp de la Reconquête et 88 % contre ( avec 54 % de non expression !). C’est le point de départ de la Reconquête de 2016. Désormais, d’élection en élection, le « score » des candidats de la Reconquête, véritables volontaires de l’an 1, sera l’instrument de mesure qui permettra de suivre l’avancement de la Renaissance de la langue française ou le progrès de sa haute trahison ! Reconquête de la langue, inséparable de celle de l’Académie française et de la France elle-même puisque, comme le rappelait le 5ecrétaire perpétuel de l’Académie française, dans son appel du 5 décembre 2013 « A la reconquête de la langue française » :  « L’avenir de la France est inséparable de la gloire de notre langue » !

Union Nationale des Écrivains de France, 21 octobre 2016

1. Académie française. Annonce de la publication de la lettre de candidature d’Arnaud-Aaron Upinsky au fauteuil de René Girard 

2. Lettre de candidature s’Arnaud-Aaron Upinsky du 19 octobre 2016

3. Annonce de la publication de la 2ème lettre de candidature à l’élection du 3 mars 2016

Union Nationale des Écrivains de France                                                                          Contact presse : courrierposte@orange.fr  –  Tel : 06 01 76 20 79

 

 

TRIBUNE (censurée) :
« L’Académie française brûle-t-elle ? »

En réponse à Jean d’Ormesson ( Le Figaro Magazine du 26 février 2016 [1] )

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TRIBUNE CENSURÉE :
« L’Académie Française
brûle-t-elle ? »

Qui t’a fait académicien ? À la veille de l’élection du 3 mars, quai de Conti, c’est le branle-bas de combat, l’heure du choix décisif de survie pour l’orientation future de l’Institution symbole de la langue française. Et Jean d’Ormesson, figure médiatique de proue de l’Académie se fait fort de fixer le nouveau cap du critère d’éligibilité : « Pendant longtemps, il y avait deux catégories de personnes qui ne pouvaient pas postuler à l’Académie : les femmes et les comédiens. J’ai fait entrer la première femme, Marguerite Yourcenar, il y a trente-cinq ans. » Hier, il affirmait qu’ « Il serait normal que l’islam soit représenté à l’Académie française [2] », aujourd’hui, il confie au Figaro : « Je rêverais de faire entrer le premier comédien : toi Fabrice [Lucini] ! »

Mais à l’heure du naufrage, quand la maison est en flammes, alors que, né de la réforme de l’orthographe, le divorce entre l’Académie et les Français vient de mettre le feu aux poudres, est il sérieux de penser que le sexe, la religion ou la profession de comédien, soient en soi les « talents » à la hauteur du défi pour assurer la survie de l’Académie et de la langue française en péril de mort ?

En prétendant fixer le cap, Jean d’Ormesson est-il conscient du fait que pour la première fois de son histoire, par « la violence des attaques qu’[elle] a subie après l’annonce de la réforme de l’orthographe [3]» — rejetée par 80% des Français ! — l’Académie Française s’est vue remise en cause dans l’essence même de sa légitimité : la fixation, la définition et la défense de la langue française.

Peut-il ignorer que, quand l’étincelle ravageuse est partie d’un petit rien, mais hautement symbolique —  la survie de l’accent circonflexe —, le feu couvait sous la braise depuis des décennies, donnant des signes que nul ne voulait voir ! Aurait-il oublié la déclaration dramatique de l’Académie, du 6 avril 2000 dénonçant « la politique d’amoindrissement des filières littéraires, depuis plus de deux décennies, sur le point de parvenir à éliminer presque complètement de notre enseignement la connaissance et le goût de la littérature ». À tel point que la littérature et la langue, avec leurs exercices « semblent devenues les ennemis à détruire » ! Oublié sa déclaration du 21 mars 2002 sur « le rôle des genres grammaticaux en français » et une « féminisation » irréfléchie conduisant à « une ségrégation qui va à l’encontre du but recherché ». Oublié ce projet poursuivi « dans le plus grand secret de partager l’enseignement de notre langue en deux parties », l’extinction du grec et du latin, etc.

N’a-t-il pas été stupéfait devant la non réponse du protecteur de l’Académie, le Président de la République, à l’appel solennel du Secrétaire Perpétuel de l’Académie lui demandant, le 5 décembre 2013, de faire de 2014 l’année de la reconquête de la langue française : bouleversé par cette rupture symbolique de l’axe politique et de l’axe sémantique ?

Maurice SCHUMANN
Maurice SCHUMANN. Élu à l’Académie Française, le 7 mars 1974, au fauteuil de Wladimir d’Ormesson (13e fauteuil) et reçu le 30 janvier 1975 par le duc de Castries.

Quand la maison est en feu, c’est de pompiers qu’elle a besoin ! Ce n’est ni aux accumulations de prix littéraires « marketing », ni aux corporatismes, ni à la course aux honneurs que l’Institution doit désormais faire appel : c’est à des combattants du feu, avant que le bâtiment ne soit réduit en cendre. Il est grand temps de répondre enfin à l’appel dramatique que Maurice Schumann avait solennellement lancé aux Immortels le 30 janvier 1975, il y a juste quarante ans :

« Le temps n’est plus où l’Académie Française régnait sur un héritage. L’attrait du français est intact, son rayonnement et son cheminement sont contrariés. Il nous faut maintenant forger pour la défense et l’illustration de la langue les armes d’une vraie reconquête. »

C’est ce symbole martial qui s’affirme lorsque Maurice Schumann remet à Maurice Druon son épée traitée avec la sobriété caractérisant les sabres des cavaliers de l’École de Saumur, c’est toujours ce symbole qui s’impose sur le pommeau de l’épée d’Hélène Carrère d’Encausse — Saint Georges terrassant le dragon — pour faire triompher son appel à la Reconquête de la langue française.

Hans Von Aachen, St Georges et le dragon

Aujourd’hui, la langue française n’a plus besoin de paroles d’amour mais de preuves d’amour, plus besoin d’héritiers mais du choix de « guerriers » capables de forger « les armes d’une vraie reconquête »  pour éteindre l’incendie ! Tel le critère martial du « choix de Richelieu », homme d’esprit, de lettres et de guerre, qui doit désormais s’imposer à l’Académie Française pour assurer sa survie et sa propre éligibilité « À l’immortalité » !

 

Arnaud-Aaron Upinsky

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[1] « Comment on devient Fabrice Luchini » : http://www.lefigaro.fr/livres/2016/02/26/03005-20160226ARTFIG00126-comment-on-devient-fabrice-luchini.php

[2] Public Sénat, 28 janvier 2016

[3] Hélène Carrère d’Encausse : « L’Académie s’oppose à toute réforme de l’orthographe », Le Figaro, 13 février 2016 : http://www.lefigaro.fr/actualite-france/2016/02/12/01016-20160212ARTFIG00297-helene-carrere-d-encausse-l-academie-s-oppose-a-toute-reforme-de-l-orthographe.php

 

 

LA GUERRE DE L’ORTHOGRAPHE Najat Vallaud-Belkacem VS l’Académie Française

…pour Le Monde : Mme Vallaud-Belkacem fait part de son « étonnement » à l’Académie Française

lien : © Le Monde.fr

…pour Le Figaro : Najat Vallaud-Belkacem critique l’Académie Française

lien : © Le Figaro.fr

 


 

Monde-Education

Orthographe : Mme Vallaud-Belkacem fait part de son « étonnement » à l’Académie Française

Le Monde | 16.02.2016 à 05h45 • Mis à jour le 16.02.2016 à 08h13

Le ministre de l'éducation nationale : Najat Vallaud-Belkacem

La ministre de l’éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, a adressé une lettre à Hélène Carrère d’Encausse, la secrétaire perpétuelle de l’Académie Française, après que cette dernière a pris ses distances avec une réforme de l’orthographe de 1990 et qui apparaîtra dans des manuels scolaires.

« C’est avec intérêt, mais également avec un certain étonnement que j’ai pris connaissance de votre réaction publique aux nouveaux programmes de la scolarité obligatoire, publiés le 26 novembre 2015 vous critiquez notamment la référence, pourtant identique à celle de 2008, aux rectifications de l’orthographe proposées par le Conseil Supérieur de la langue française », écrit Mme Vallaud-Belkacem dans cette missive, datée du lundi 15 février et rendue publique mardi 16 février.

« Étonnement renforcé par le fait que ces rectifications sont intégrées dans la neuvième édition du dictionnaire de l’Académie Française et que l’Académie, pourtant contactée par le Conseil Supérieur des programmes cet été, n’a pas fait de remarque quant à la présence de cette référence. »

Dans un entretien publié samedi par Le Figaro, Hélène Carrère d’Encausse affirme n’avoir « pas compris les raisons qui expliquent l’exhumation d’une réforme de l’orthographe élaborée il y a un quart de siècle et où l’Académie Française n’a eu aucune part, à l’inverse de ce qu’on l’on a voulu faire croire ».

Lire aussi : L’Académie française contre toute réforme de l’orthographe

« Pas suscité de démenti »

Largement méconnue, la réforme adoptée en 1990 prévoit la simplification de l’orthographe de certains mots et allège l’usage des traits d’union et des accents circonflexes. Sa généralisation prochaine dans les manuels scolaires du primaire suscite une vive polémique.

Lire aussi : Non, l’accent circonflexe ne va pas disparaître

Selon la ministre de l’éducation nationale, le secrétaire perpétuel de l’époque, Maurice Druon, avait affirmé que le rapport du Conseil Supérieur de la langue française sur les rectifications de l’orthographe « avait été approuvé à l’unanimité par l’Académie ».

Et la publication, en 2008, des programmes de l’enseignement de français au collège faisant référence à ces « rectifications de l’orthographe », « approuvées par l’Académie Française », « n’a pas suscité, à ma connaissance, de démenti de la part de l’Académie », insiste la ministre. Et de conclure :

« Eu égard à la mission de défense et d’illustration de la langue française assignée à l’Académie, je vous serais reconnaissante de bien vouloir me faire part de toute évolution de la position de votre institution quant aux rectifications orthographiques, afin que les acteurs concernés puissent en tenir compte à l’avenir. »

Le ministre de l'éducation nationale : Najat Vallaud-Belkacem

Source : © Le Monde.fr


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Hélène Carrère d’Encausse : “L’Académie s’oppose à toute réforme de l’orthographe”

Hélène Carrère d’Encausse

Secrétaire perpétuel de l’Académie Française, l’historienne rappelle que la langue est une part essentielle de notre identité.

C’est une mise au point. Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuel, s’étonne que l’on exhume une réforme de l’orthographe élaborée il y a un quart de siècle, et affirme fortement que l’Académie Française, « greffier de la langue », n’est pas à l’origine de ce texte.

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L’Académie Française contre toute réforme de l’orthographe

Le Monde | 13.02.2016 à 12h33 • Mis à jour le 13.02.2016 à 14h09

Les historiens Pierre Nora et Hélène Carrère d'Encausse
Les historiens Pierre Nora et Hélène Carrère d’Encausse, le 28 janvier à l’Académie Française

La position de l’Académie Française est claire : elle s’oppose à toute réforme de l’orthographe. Hélène Carrère d’Encausse, secrétaire perpétuelle de l’institution, est venue le rappeler dans une interview publiée dans Le Figaro samedi 13 février.

« La position de l’Académie n’a jamais varié sur ce point : une opposition à toute réforme de l’orthographe mais un accord conditionnel sur un nombre réduit de simplifications qui ne soient pas imposées par voie autoritaire et qui soient soumises à l’épreuve du temps. »

Et l’historienne spécialiste de la Russie d’enfoncer le clou, insistant sur le fait que l’Académie Française n’avait eu « aucune part » dans cette réforme, « à l’inverse de ce que l’on a voulu faire croire ».

En 1990, un travail de révision du français avait en effet été mené par le Conseil supérieur de la langue française, un groupe de travail mis en place par le premier ministre d’alors, Michel Rocard. Ce groupe de travail composé d’« experts de grande valeur, professeurs, grammairiens, linguistes, correcteurs, éditeurs de dictionnaire » avait notamment proposé des harmonisations lexicales (« charriot » avec deux « r » pour être similaire à « charrette »), le regroupement de noms composés (« portemonnaie » plutôt que « porte-monnaie ») et la suppression de certains particularismes, dont l’accent circonflexe.

Maurice Druon, alors secrétaire perpétuel de l’Académie, était certes président du Conseil supérieur de la langue française et rapporteur devant l’Académie de ses propositions, mais c’est bien ce groupe de travail qui les avait formulées, et non l’Académie. Une nuance importante aux yeux de Mme Carrère d’Encausse.

« Un élève sur cinq quitte l’école sans savoir lire »

Reste que les éditeurs de manuels scolaires ont décidé d’appliquer à la rentrée cette réforme élaborée en 1990 et mise en place depuis 2008, provoquant une vive polémique. Ce que l’académicienne a encore plus de mal à comprendre.

« Je n’ai pas compris les raisons qui expliquent l’exhumation d’une réforme de l’orthographe élaborée il y a un quart de siècle »,

s’étonne ainsi Mme Carrère d’Encausse, pour qui la situation est « radicalement différente » en 2016.

Avec un système éducatif qui « s’est écroulé » au point « qu’un élève sur cinq quitte l’école sans savoir lire », elle estime que « le problème n’est donc plus d’offrir des facilités aux élèves, de conserver ou non l’accent circonflexe, mais de revoir totalement notre système éducatif ».

© Le Monde.fr

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Un dilemme pour les Immortels : le choix de Mitterrand ( A. Makine ) ou celui de Richelieu ( Un authentique défenseur de la langue française) ?

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TRIBUNE « Un dilemme pour les Immortels : le choix de Mitterrand (A. Makine) ou celui de Richelieu (un authentique défenseur de la langue française) ? »

 

Arnaud-Aaron Upinsky, le 12/02/2016 à 12h41

 

L’écrivain Arnaud-Aaron Upinsky s’inquiète de la tournure des débats en vue de la prochaine élection du 3 mars à l’Académie Française. En pleine réforme de l’orthographe, celle-ci doit fait le choix d’un défenseur de la langue française.

 

« Les académiciens sont inquiets ! » disent-ils tous. Après trois ans de tempête sur la langue française et sur l’Académie, avec le retrait forcé de la candidature de Frédéric Mitterrand, que l’AFP avait jusque-là présenté comme pré-élu, la prochaine élection du 3 mars s’annonce déjà comme le coup de tonnerre d’entrée dans une nouvelle ère pour l’Institution : la fin d’un monde jusque là préservé des outrages et de la violence des temps nouveaux par des rites immuables qui viennent de voler en éclat le 4 février dernier, lors de l’émission BFMTV du soir de Nathalie Levy.

Frédéric Mitterrand retire sa candidature à l'Académie Française

Inconscience, calcul politicien, pure philanthropie, esprit de vengeance ? Que s’est-il passé ce jour-là dans la tête du candidat fétiche – par comble d’ironie disant même : « j’ai agi comme en académicien ! » – pour violer à ce point toutes les règles de la bienséance et tourner en dérision la future élection en lui ôtant toute raison d’être. Pensez-vous ! Après avoir fait l’éloge d’Andreï Makine en déclarant lui céder sa place de bon cœur, l’ancien ministre de la culture a justifié son geste de générosité en disant retirer sa candidature pour ne pas lui nuire. « Il y a un candidat qui s’est présenté pour qui j’ai énormément d’estime. J’apprécie beaucoup son œuvre. Je ne veux pas être un embarras pour son éventuelle élection ». Mais « in cauda venenum » (dans la queue le venin), au lieu de s’en tenir là, notre bon samaritain a hélas ajouté : « Il est plus fragile que moi sur le plan émotionnel, s’il est battu, il ne se représenterait pas. Je peux me représenter plein de fois, ce n’est pas un problème. Mais lui s’il est battu, il ne va pas se représenter. »

« Fragile au plan émotionnel »

Pourtant n’est-ce pas à Nicolaï et aux Immortels d’en décider ? Alors chacun conviendra que ce n’était pas le meilleur service à rendre au futur élu de son cœur que de le stigmatiser aux yeux de tous, lors d’une émission « grand public », comme « fragile au plan émotionnel » ! Formé à l’école de son prestigieux parent, Frédéric Mitterrand n’est-il pas habile à inverser les rôles pour sauver la face en présentant l’échec électoral en succès ? À l’Académie, tout le monde savait que la mise sur orbite de son élection, via l’AFP, n’était pas la bien venue dans le climat électrique créé depuis l’élection d’Alain Finkielkraut.

Et, pour discréditer totalement le rite de l’élection, Frédéric Mitterrand ne s’est pas contenté de vouloir imposer aux Immortels le choix exclusif d’un candidat « fragile au plan émotionnel ». À l’ultime question de Nathalie Levy « Sauf que vous n’êtes pas seul dans la course en face de lui, il y en a d’autres, non ? », il a répondu d’un rire méprisant « Non, pas si importants, je ne veux pas les insulter, ils se présentent depuis dix ans ! » en prétendant que les Immortels n’auraient pas d’autre choix, que « le choix de Mitterrand » était le seul possible du fait de son retrait ! Comment mieux ridiculiser l’Institution ?

Hérésie  ?

Andreï Makine
Andreï Makine

Néanmoins, l’anticipation de l’élection d’Andreï Makine par Frédéric Mitterrand aura eu l’insigne mérite de poser la question du critère devant présider à l’élection de l’Académie : le « choix de Mitterrand » ou « le choix de Richelieu » prévu dans les statuts ? Le Secrétaire perpétuel de l’Académie, Madame Hélène Carrère d’Encausse, a hautement proclamé qu’elle voudrait connaître « les dons et les goûts » des candidats. Et les Français également comme l’ont montré leur passion à s’opposer à la « réforme de l’orthographe » et la terrible philippique de Frank Ferrant (1). À ce sujet, des académiciens s’étonnent de la « faiblesse linguistique » d’Andreï Makine qui prétend qu’il y aurait « autant de langue que de grands écrivain », contre-sens monstrueux pour un candidat confondant la pluralité des styles avec l’unicité de la langue ! « Est-ce prudent d’élire une telle hérésie ? » s’est même exclamé l’un d’entre eux ?

C’est ainsi qu’en prétendant anticiper l’élection politicienne d’Andreï Makine à BFMTV au lieu d’attendre le verdict académique du quai Conti, Frédéric Mitterrand a placé l’Académie devant un dilemme : le « choix de Mitterrand » (d’un candidat « fragile affectivement » préfabriqué par l’AFP et ignorant le b, a, ba de la linguistique) ou le « Choix de Richelieu » que le fondateur de l’Académie voulait basé sur le seul talent du mieux placé pour défendre vraiment la langue française. Serait-ce trop demander à l’Académie de devoir respecter ses statuts le 3 mars prochain pour sauver la langue française en péril de mort ?

 

Arnaud-Aaron Upinsky

 

 

 


[1] Figarovox, 9 février 2015

Source : la-croix.com

Académie Française : Publication de la lettre de candidature d’A.-A. Upinsky invitant les candidats au fauteuil d’Assia Djebar à adopter cet usage

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PUBLICATION DE LA LETTRE DE CANDIDATURE D’A.-A. UPINSKY INVITANT LES  CANDIDATS  AU  FAUTEUIL D’ASSIA  DJEBAR  À  ADOPTER  CET  USAGE 

Depuis que, le 5 décembre 2013, le Secrétaire Perpétuel de l’Académie a demandé  « solennellement [ au chef de l’État ] de faire de l’année [2014 ] l’année de la reconquête de la langue française, et d’abord à l’école qui la porte et la transmet », la situation n’a fait qu’empirer avec l’actualité. Il est vrai que, le 21 janvier 2015, le chef de l’État avait bien dû reconnaître la nécessité de reconquérir les territoires perdus de la langue française auprès de la jeunesse « pour détruire le terrorisme en herbe ».

Mais, hélas, cette annonce fut suivie d’un effet inverse : une aggravation par le « mauvais coup porté à la langue » dans la réforme du collège. Et, suprême outrage, le « protecteur de l’Académie » a laissé sans réponse l’appel à la reconquête de l’Académie, du 5 décembre 2013, acte tragique sans exemple dans l’histoire : symbole « total » d’une rupture inouïe entre le Pouvoir et la langue de la République !

Cette course a l’abîme met la langue française en péril de mort, avec toutes les conséquences tragiques mises en lumières par l’actualité. État d’urgence justifiant toutes les audaces d’une mobilisation générale des écrivains qui doivent désormais se fixer pour but explicite la reconquête de la langue française ; reconquête vitale attendue de tous ces Français qui se tournent aujourd’hui vers l’Académie en laquelle ils voient le dernier recours institutionnel pour venir « au secours du français ».

C’est pour répondre à cette nouvelle attente, à ce nouvel intérêt des Français pour l’Académie qu’Arnaud-Aaron Upinsky a décidé de motiver sa lettre de candidature, de la rendre publique ( ce qui est une première ) et d’inviter les autres candidats au fauteuil d’Assia Djebar à adopter cet usage justifié par l’enjeu de survie, comme il le précise dans sa lettre de candidature ci-jointe. À l’heure de tous les périls pour la langue française, les Français ne sauraient se contenter de simples copiés/collés de dépêche AFP ignorant la première mission de l’Académie, le critère de choix de Richelieu et même tout critère de langue.  

Ainsi que les Immortels, et selon les propres vœux du Secrétaire Perpétuel de l’Académie Française, les Français ont désormais le droit de savoir, avec leurs propres mots, quelle est la motivation des candidats à cette Institution de salut public dont la première mission est la défense de la langue française : l’Académie Française que Maurice Druon définissait comme « l’expression la plus haute de l’identité de la nation et comme l’incarnation de la France. Cette idée, [qu’]il nous appartient maintenant  de faire vivre ».  

Comment douter que ce débat au sommet sur la survie de la langue française, sur le pouvoir souverain de l’Académie en matière de langue et sur les caractères d’éligibilité des candidats à la reconquête du français, soit précisément celui qu’attendent, aujourd’hui, tous les Français amoureux de leur langue en laquelle ils voient l’instrument de leur identité, de leur salut, de leur prospérité et de leur dignité retrouvées ?

1. Communiqué Publication de la lettre de candidature

2. Lettre de candidature d’A.-A. Upinsky à l’Académie Française ( pdf)

Union Nationale des Écrivains de France                                                                           Contact presse : courrierposte@orange.fr  –  Tel : 06 01 76 20 79  

 

Le défi géopolitique « français » de l’après « 11 septembre français »

Le défi géopolitique « français » de l’après « 11 septembre français (1) »

L’appel de F. Hollande à la Révolution de la langue à l’école : pour réarmer l’Intelligence et faire du «français» l’arme anti-terroriste de Reconquête n° 1 ! Mais contre qui ?

Par sa remise à l’honneur du « français », pour faire de sa «  maîtrise » à l’école le fer de lance de sa politique anti-terroriste, c’est à une totale inversion de la politique d’incitation à la haine du français – jusque là l’« ennemi à abattre » ! selon la célèbre formule de l’Académie Française[2] – que le Président de la République vient d’en appeler, à l’ouverture de l’étape 2 de la « refondation de l’école ». L’incroyable Révolution de l’enseignement du français, qu’il a ainsi lancée, le 21 janvier 2015 à la Sorbonne, lors de ses vœux au monde éducatif[3], met la Reconquête des territoires perdus de la langue française au centre de sa politique intérieure mais aussi internationale en raison du « statut » universel du français ! Quelle est la « faisabilité » d’un tel virage à 180 % ?

Quelle est la raison « géopolitique inéluctable » de cette décision de faire de la Reconquête du français la priorité n° 1 de l’école ?

Du décryptage du terrorisme au code de lecture, F. Hollande a remonté maillon après maillon, la chaîne d’évidence qui – pour faire « Face à l’onde de choc qu’ont déclenché les évènement » – l’a acculé à recourir à l’arme primordiale du « français » pour détruire le terrorisme en herbe « à la racine même » dans l’esprit de la jeunesse :

Pour « comprendre ce qui s’est produit, a-t-il dit, – des assassins qui ont perpétré une attaque à l’égard de la France, de ses institutions, de ses valeurs, de la liberté », « Il vous a été demandé une fois encore, vous, personnels de l’éducation, vous, enseignants, d’être en première ligne, pour expliquer (…) et réfléchir au sens des mots : liberté, liberté de conscience, laïcité, blasphème, caricature, racisme, antisémitisme ». « Oui ces mots doivent retrouver leur sens », ce qui est impossible sans maîtrise de la langue. Que peut bien vouloir dire le mot « laïcité » pour les enfants de l’illettrisme et de la non-assimilation ? « C’est le rôle de l’école de les rattraper » grâce à un « plan d’action » qui « vise à renforcer la transmission aux élèves des valeurs républicaines » en prenant la « maîtrise du français » comme « chantier prioritaire ». Il faut que « chaque élève puisse comprendre ce qu’est une information » ou non, « décrypter ce qu’est une source d’information ». « Combien d’élèves encore sont en difficulté et finalement se détournent de la lecture pour se contenter des images, et parfois d’images d’une grande violence ? » « Voilà pourquoi nous devons élever le niveau de formation des élèves, les armer face au monde, renforcer l’acquisition des savoirs fondamentaux » à partir du français. « Car il n’y a pas d’accès possible à la culture, à la raison, à l’argumentation, au jugement, aux idées, au plaisir même de penser par soi-même, d’écrire par soi-même, d’aller vers des textes qui paraissent les plus essentiels si on ne maîtrise pas le Français. » « Voilà ce qu’est l’enjeu de la grande mobilisation de l’école pour les valeurs de la République » par la Reconquête de la « maîtrise du français ».

Telle est la « géopolitique implacable » par laquelle F. Hollande en a été réduit – pour la lisibilité sémantique des valeurs de la République, nécessaire à la reprise en main de la jeunesse – d’en appeler à la Reconquête du « français » à contre-courant de la politique en vigueur.

A l’inverse, pour quelle raison « géopolitique comminatoire » F. Hollande a-t-il dû rejeter l’appel de l’Académie Française, du 5 décembre 2013, à la Reconquête de la langue française pour en finir avec sa destruction ?

Nul ne saurait comprendre l’incroyable défi du 21 janvier, s’il n’est pleinement conscient que c’est en vain que, depuis des décennies, l’Académie Française n’a cessé de dénoncer la politique de destruction systématique et continue de la langue française conduite par les gouvernements successifs de la République jusqu’à celui de F. Hollande :

  • — 6 avril 2000, sur le  « Recul des études littéraires[4] » : « L’Académie Française s’alarme de ce que la politique d’amenuisement des filières littéraires, depuis plus de deux décennies, soit sur le point de parvenir à éliminer presque complètement de notre enseignement la connaissance et le goût de la littérature. » « Aujourd’hui, la langue et la littérature elles-mêmes ainsi que les exercices qui en sont les instruments d’étude semblent être devenus les ennemis à détruire. » « On a d’abord asphyxié les langues anciennes. C’était oublier qu’elles servent à connaître le français. Des bases en latin et en grec sont indispensables aussi à la compréhension du langage scientifique comme des structures politiques et juridiques de notre civilisation. »
  • — 21 mars 2002, sur la « Féminisation des noms de métiers, fonctions, grades et titres[5] »  : « Comme l’Académie Française le soulignait déjà en 1984, l’instauration progressive d’une réelle égalité entre les hommes et les femmes dans la vie politique et économique rend indispensable la préservation de dénominations collectives et neutres, donc le maintien du genre non marqué chaque fois que l’usage le permet. Le choix systématique et irréfléchi de formes féminisées établit au contraire, à l’intérieur même de la langue, une ségrégation qui va à l’encontre du but recherché. » « De ce rapport [de 1984], le gouvernement n’a pas non plus tenu compte, alors qu’aucun texte ne lui donne le pouvoir de modifier de sa seule autorité le vocabulaire et la grammaire du français. »
  • — 23 avril 2013, adoption de la « loi Taubira », dont l’article 1, dénaturant la définition de chose du mot mariage, est une violation flagrante du pouvoir souverain de l’Académie Française excluant tout droit du gouvernement de modifier la langue[6].
  • — Le 5 décembre 2013 « À la reconquête de la langue française [7] ». A la fin de l’année marquée par les plus fortes mobilisations de l’Histoire de France, contre la destruction d’une définition d’un mot « mariage[8] », dans son discours historique, Hélène Carrère d’Encausse dresse un tableau dramatique du recul constant de la langue française : « La langue française est triplement menacée, disent [nos compatriotes], par la langue anglaise qui insidieusement la dévore de l’intérieur ; par nos élites qui en font un usage affligeant, enfin et surtout menacée d’être ignorée par les nouvelles générations à qui l’école n’apporte plus les moyens de l’apprendre. » « Plus inquiétant encore que le spectacle de rues envahies de termes anglais est le domaine de l’enseignement qui, dit la loi, doit être dispensé en français. Le recul de notre langue est ici dramatique (…) .  « Mais plus encore (…) c’est la menace de projets en cours d’élaboration qui affole tous ceux qui ont foi en notre langue. L’idée chemine, dans le plus grand secret, de partager l’enseignement de notre langue en deux parties, l’une, obligatoire, serait consacrée à la langue française, considérée comme langue de communication, et l’autre, couvrant tout l’enseignement littéraire, ne serait que facultative, (…) » Enfin, comme le montre la chute au 25ème rang de la France au classement PISA « La lecture est au cœur de ce naufrage. » c’est la maîtrise et le goût de la langue qui partout reculent. » «  La maîtrise de la langue, dont l’école dotait tout un chacun il y encore un demi-siècle, n’est plus le bien également partagé des nouvelles générations. Le fossé s’élargit entre ceux dont l’environnement familial et social complète les acquis du milieu scolaire, et ceux qui viennent de milieux dits défavorisés. » « C’est la langue française qui a été sacrifiée. » Devant ce fossé qui se creuse sans cesse davantage «  Comment oublier que l’unité française a eu pour outil privilégié la langue du roi, puis celle de l’école. » «  Seule la volonté politique, conclut-elle, peut rendre à notre langue le respect et l’attention qui lui sont dus et du même coup son autorité et son influence ici et dans le monde. » Alors, pour la première fois dans l’histoire de l’Académie, tirant les conséquences ultimes du constat de faillite de la politique de la langue de la République ayant conduit à faire du français et de la littérature « les ennemis à abattre », de la course à l’abîme du français auquel elle assiste depuis son élection de 1990, Hélène Carrère d’Encausse, de faire valoir le droit statutaire de « harangue[9] » de l’Académie l’assimilant « aux cours supérieures, comme instance suprême en matière de langue ». Ce 5 décembre 2013, elle interpelle donc F. Hollande en ces termes : « C’est donc vers le chef de l’État, son protecteur depuis le règne de Louis XIV, que l’Académie se tourne pour lui demander solennellement de faire de l’année qui vient [2014] l’année de la reconquête de la langue française, et d’abord au sein de l’école qui la porte et la transmet. « La maîtrise des mots est le début de la sagesse », disait Antisthène, le disciple de Socrate ; son message venu du fond des âges est aussi une leçon pour notre temps. »

Comment, en flagrante violation de ses devoirs les plus impérieux, F. Hollande – « protecteur de l’Académie » – a-t-il pu ne pas répondre à un tel appel, solennel, à sauver la « maitrise de la langue », la littérature, l’école, en un mot la langue de la République, du naufrage ! Par son silence, il avouera : 1) Qu’il n’est pas en son pouvoir de faire la Révolution de l’enseignement à laquelle il en a appelé le 21 janvier 2005 à la Reconquête du français et pour en finir avec sa politique de destruction ; 2) Qu’il dépend d’un Pouvoir supérieur au sien lui interdisant cette décision de salut public ; 3) Que la destruction du français – qui est l’objectif stratégique prioritaire des Etats-Unis – s’impose à lui, simple exécutant de ses basses œuvres ! En un mot, cet éloquent silence rendra manifeste que la politique « supérieure », d’amoindrissement continu de la langue française et de substitution progressive de l’anglais au français, est « inchangeable » au plus haut niveau de la République ! Telle est la raison « géopolitique comminatoire » – l’inféodation de la République aux Etats-Unis – expliquant le rejet par F. Hollande de l’appel de l’Académie française[10], du 5 décembre 2015, à la Reconquête de la langue française pour en finir avec sa destruction !

Pour quelle raison « géopolitique » de vocation à l’hégémonie culturelle, l’anglais est- il l’ennemi mortel du français ?

En matière criminelle – « Is fecit qui prodest » – l’Académie a parfaitement désigné le commanditaire du crime dans les trois causes de la ruine du français : « la langue anglaise » qui « le dévore de l’intérieur », nos « élites » qui le trahissent au profit de l’anglais et « l’école qui n’apporte plus les moyens de l’apprendre » et pousse à l’anglicisation forcée de l’enseignement. Car ces trois causes se résument en un seul ennemi : l’axe anglo-saxon des Etats-Unis avec la guerre à mort qu’ils font à la France, à sa langue et à ses valeurs (cf. de Gaulle et Mitterrand[11]). Depuis le traité de Versailles de 1919 enclenchant l’élimination du français, toute volonté de Reconquête du français fait l’objet d’un interdit des Etats-Unis. Elle se heurte au terrorisme haineux du « french bashing » anglo-saxon et à la défense des intérêts vitaux des Etats-Unis s’imposant aux Régimes inféodés à l’OTAN. Car qui dit Reconquête du français dit Reconquête en chaîne de ses valeurs, de sa Civilisation universelle, du Prestige de la France et de son Pouvoir d’une alternance, géopolitique et géoculturelle, au modèle « américain » et à sa stratégie hégémonique de « guerre des Civilisations ». Les anglo-saxons veulent régner sans partage par le « softpower » en remplaçant le rayonnement de la France, encore qualifiée de première puissance culturelle par Kennedy en 1962. Telle est la raison « géopolitique » de vocation à l’hégémonie culturelle qui fait de l’anglais l’ennemi sans merci du de la langue française, langue de l’Europe française, de son rayonnement et de toutes ses valeurs de Civilisation induite.

Pour quelle raison de « politique intérieure » l’appel à faire du « français » l’arme anti-terroriste de Reconquête de l’école n° 1, ne peut-il aboutir par F. Hollande ?    

La stratégie de F. Hollande de Reconquête de la jeunesse en faisant du « français » l’arme anti-terroriste de Reconquête n°1 – de décryptage de l’information et de décodage des sources – n’est pas plus crédible que ses mesures anti-chômage !  Est-il sérieux de croire que la nouvelle génération, perfusée en continu de réseaux sociaux, de média, d’Internet, d’émissions de « déshabillage de l’info », etc., l’aurait attendu pour savoir décrypter les malices et autres désinformation de média et des propagandes en tout genre… dont la sienne ? Imaginer que le discernement sémantique serait l’arme idéale de déminage de la propagande « ennemie » (djadiste) est un leurre à haut risque de voir le décryptage des « valeurs de la République » se retourner contre elles-mêmes, en apparaissant à l’analyse comme de pures duplicités … C’est ce qu’a magistralement démontré Aldous Huxley dans son Retour au meilleur des mondes (1958) :

« Nulle part, dit-il, on n’enseigne aux enfants une méthode systématique pour faire le départ entre le vrai et le faux (…) Pourquoi ? Parce que leurs aînés, même dans les pays démocratiques, ne veulent pas qu’ils reçoivent ce genre d’instruction. (…) la brève et triste histoire de l’Institute for Propaganda Analysis est terriblement révélatrice. Il avait été fondé en 1937, alors que la propagande nazie faisait le plus de bruit et de ravages (…) Sous ses auspices, on pratiqua la dissection des méthodes de propagande (…) pour l’instruction des lycéens et des étudiants. Puis vint la guerre, une guerre totale, sur tous les fronts, celui des idées au moins autant que celui des corps. Alors que tous les gouvernements alliés se lançaient dans « la guerre psychologique », cette insistance sur la nécessité de disséquer la propagande sembla quelque peu dépourvue de tact. L’Institut fut fermé en 1941. (…) L’examen trop critique par trop de citoyens des moyens [d’expression des autorités] pourrait s’avérer profondément subversif. (…) [car] l’ordre social dépend, pour continuer d’exister, de l’acceptation, sans trop de questions embarrassantes, de la propagande mise en circulation par les autorités ».

Nul Pouvoir en place n’a intérêt à apprendre l’art de la duperie à ses sujets, sous peine de risquer de perdre le contrôle et de se voir lui-même renversé  ! Telle est la raison de « politique intérieure » interdisant tout aboutissement de faire du « français » l’arme anti-terroriste de Reconquête n°1 de l’école.

Enfin, pour quelle raison, à la fois « géopolitique » et de « politique intérieure », les Français doivent-ils impérativement mettre en œuvre la stratégie du 21 janvier de Hollande : pour faire la Révolution de la langue, demandée par l’Académie Française, et pour faire du « français » l’arme anti-terroriste de Reconquête n° 1 de la République !

En conclusion, il apparaît que ce sont des raisons « géopolitiques » et de « politique intérieure », résultant d’une erreur sur l’ennemi principal, qui frappent d’impuissance la stratégie du 21 janvier. Il faut donc inverser le regard. Il apparaît alors que le plan stratégique de F. Hollande est parfait, à trois erreurs près, mais de taille : il se trompe d’ennemi, il se trompe de guerre, il se trompe de combattants ! L’ennemi ? Comme De Gaulle et F. Mitterrand l’ont révélé ( on ne le répètera jamais assez ! ), nous sommes en guerre à mort avec les Etats-Unis. La propagande de guerre à décrypter ? C’est celle des fausses valeurs se présentant comme celle de la République pour mieux nous aveugler. Les combattants ? Ce n’est pas l’école qui doit mener la guerre de désintoxication qui s’impose, mais les Français eux-mêmes qui n’ont aucun secours à attendre de leur Gouvernement ennemi, cause de tous leurs maux, comme le « pompier-pyromane » est le pire des incendiaires. En voyant la soixantaine de chefs d’Etat « en tête[12] »du Grand rassemblement du 11 janvier 2015, un haut fonctionnaire de la magistrature suprême n’a-t-il pas dit le plus posément du monde et rejoignant en cela le franc-parler de la simple caissière du super marché : « Voilà les commanditaires ( au grand chef près Obama qui aurait été trop voyant ! ) C’est à genoux en demandant pardon qu’ils auraient dû suivre la procession ! » Cheval de Troie de l’ennemi anglo-saxon, le Gouvernement apparaît dès lors comme l’ennemi principal des intérêts vitaux français, qui ne peut se maintenir qu’en désarmant l’intelligence des Français par la destruction de leur langue et par l’anglicisation à marche forcée de ses « élites », de ses média, de son enseignement ! N’est-ce pas ce crime de haute trahison permanente du « français » qui fait dire de désespoir à Hélène Carrère d’Encausse : « Il n’existe pas dans notre pays de véritable police de la langue » Et pour cause… « La contrainte des régimes despotiques réduit l’esprit sans qu’on s’en aperçoive » (Diderot) et ici, c’est au service de l’ennemi.  Alors que faire, quelle est la solution ? pour résister à cette « réduction de l’esprit » résultant de la destruction organisée du français. C’est aux Français d’appliquer eux-mêmes la stratégie du 21 janvier pour faire triompher l’appel de l’Académie Française du 5 décembre 2013. C’est aux Français de mettre en œuvre « Cette véritable police de la langue » à laquelle en appelle le Secrétaire perpétuel de l’Académie pour faire du « français » l’arme anti-terroriste de Reconquête n°1 – d’abord sémantique, puis culturel et enfin politique – qu’exige la situation dramatique de la France ! Le terrorisme qui paralyse les Français, leur coupe la parole et les livre à l’étranger n’est plus ici l’Islamisme mais bien ce  terrorisme d’Etat – d’abord sémantique, médiatique – qui s’oppose au Salut public, à la Liberté d’expression de la Vérité et à la Renaissance de la France qui en dépend. C’est en appliquant à ce « parti de l’étranger [13] » la stratégie de Révolution du langage prônée par F. Hollande lui-même que les Français pourront forger l’arme anti-terroriste n° 1 de leur Libération, déjouer le piège des fausses valeurs qui les oppriment, trouver le courage de se dresser contre la tyrannie des Gouvernements successifs qui les annihile toujours davantage et remettre enfin à leur tête les élites de cette Intelligence qui doit toujours être chez eux au premier rang. C’est par la maîtrise et par la libération de leur langue – et uniquement par elle – que les Français asservis pourront faire en sorte qu’« une fois de plus on ne les prenne plus QUE pour des c… en leur jouant la comédie de la Liberté et des Valeurs pour les empêcher de rompre leurs chaînes ». Qu’ils pourront ainsi retrouver leur dignité perdue, leur modèle politique décapité et leur véritable Liberté, avec cette Intelligence de leur Civilisation qui leur fait actuellement défaut, comme le rappelle à point nommé Fréderic Mistral :

Car même si, face contre terre,
Un peuple tombe en esclavage,
S’il garde sa langue, il garde la clé
Qui de ses chaînes le délivre[14]

« Vaincre ou mourir ! » Tel est le défi « français » de l’après « 11 septembre français » que doivent relever les Français – et vite ! – pour retrouver la Liberté de leur langue, sous peine de voir disparaître la France – avec le français et après le « franc » – prise en tenaille entre les pinces du double terrorisme, extérieur (Islamisme et Etats-Unis) et intérieur (Gouvernement inféodé), actionnées par une même Volonté d’en finir à jamais avec le modèle français, ses valeurs et sa Civilisation européenne, seul modèle d’autorité historique capable de faire pièce à la Barbarie anglo-saxonne qui ravage le Monde et ces Peuples qui n’en peuvent plus de subir sa tyrannie meurtrière. C’est ainsi et seulement ainsi, dans le sillage du grand mouvement de Vérité et de Libération du Peuple qui s’est levé en France en 2013, à partir de 2008, et auquel le Pouvoir a tenté de donner le change le 11 janvier 2015, que les Français doivent répondre à l’appel de F. Hollande et de l’Académie Française, à la Reconquête du français qui s’impose aujourd’hui plus que jamais, comme préalable obligé à toute Renaissance de la France : pour permettre au Français de reprendre en main le contrôle de leur destin, pour faire du « français » l’arme anti-terroriste de Reconquête de la République n°1, pour permettre à la France et à la Francophonie, enfin, de retrouver la place et le rôle qui leur revient comme fer de lance de la Civilisation. Telles sont les raisons à la fois « géopolitiques » et de « politique intérieure »pour lesquelles, sauf à devoir disparaître, les français doivent relever au plus vite le défi géopolitique du « français » en mettant en œuvre la stratégie du 21 janvier inversée.

 

Arnaud-Aaron Upinsky

Président de l’Union Nationale des Ecrivains de France

© AA Upinsky

 


[1] Cf. Au nom du 11 septembre « français », Québec Presse, 10 janvier 2015

[2] Déclaration unanime du 6 avril 2000 sur le Recul des études littéraires

[3] http://www.elysee.fr/declarations/article/v-ux-au-monde-educatif-3/

[4] http://www.academie-francaise.fr/actualites/recul-des-etudes-litteraires

[5] Cf. Saisine de l’Union Nationale des Ecrivains de France et du Sénat : http://www.academie-francaise.fr/actualites/la-feminisation-des-noms-de-metiers-fonctions-grades-ou-titres-mise-au-point-de-lacademie

et http://coordination-defense-de-versailles.info/wp/2013/05/01/saisine-de-lacademie-francaise-par-un-groupe-de-senateurs/

[6] http://coordination-defense-de-versailles.info/html/2013/2013-02-24_CDV_Lettre-Ouverte-a-Helene-Carrere-d-Encausse_Secretaire-perpetuel-de-l-Academie-Francaise.html

[7] http://www.academie-francaise.fr/la-reconquete-de-la-langue-francaise

[9] cf. règlement de 1752 rappelé en 1816 et toujours en vigueur

[10] Concernant l’absence de respect de la langue française par F. Hollande, au delà de son incroyable mépris de l’Académie Française, il faut le souligner à titre symbolique : en introduction de son discours du 21 janvier, n’a-t-il pas dit « Madame « la » maire de Paris », Faute de grammaire rectifiée en « Madame « le » maire de Paris » par la secrétaire…sur l’écrit du site de l’Elysée qui a encore violé la langue en écrivant « français » avec une majuscule.

[11] Cf. Au nom d’un « 11 septembre français » ! Québec Presse 10 janvier 2015

[12] http://reseauinternational.net/arnaque-totale-mise-en-scene-en-marge-de-la-manifestation-je-suis-charlie/

[13] Cf. Appel de Cochin de Jacques Chirac le 6 décembre 1978

[14] Cité dans 2+2=5, De nouvelles mathématiques pour une nouvelle société, Upinsky, GERS, 1977, p. 449

Lettre de candidature à l’Académie française d’A.-A. Upinsky du 14 mars 2014

Lire la lettre de candidature du 14 mai 2014 à l’Académie française