Réarmer l’intelligence pour se libérer de la corruption politique : Corruptio optimi pessima[1] !
« Tout est langage, jamais les mots n’ont autant joué avec les choses, à l’évidence il existe un piège caché dans le langage qu’il est urgent de conjurer [2]».
Considérant que l’ignorance, l’oubli ou le mépris de cette suprême primauté du Verbe, sont les seules causes des malheurs publics et de la corruption des Gouvernements ; que le terrorisme de masse médiatique, des mots et des images, est à nouveau mis en œuvre pour subjuguer l’Europe et le monde, à sa suite, en désarmant l’esprit public plongé dans le chaos, épuisant l’organisme et affolant son système de défense ; qu’en réponse à cette déclaration de guerre à mort, la destruction de la langue française, la peur et la résignation des meilleurs, la cacophonie des opinions et des faux porte-paroles, savamment orchestrée, oppose un barrage insurmontable et désespère tout espoir d’une victoire sur cette tyrannie omniprésente imposée par un ennemi invisible, maître du souverain langage » et comme tel « innommable » ; pour toutes ces raisons de salut public, j’ai décidé d’ouvrir le fil d’Ariane de cette nouvelle gazette du Verbe destinée à « réarmer l’Intelligence », à la Reconquête de la langue, en s’emparant des armes sémantiques, culturelles et politiques, que lui offre l’actualité la plus brûlante au quotidien.
Tel est le plan de réarmement méthodique de l’intelligence, la « porte étroite » mais victorieuse, que je propose à tous ceux, en France, en Europe et de par le monde, qui aspirent à quitter le Cercle des résignés et sont lassés des paroles sonores, des sempiternels constats mortifères des faux porte-paroles se complaisant lâchement à rester du côté du problème et jamais de la solution, pour ne prendre aucun risque à désigner courageusement l’Ennemi pourtant connu et reconnu[3].
Pour se convaincre du temps perdu par l’Intelligence du Verbe, depuis deux siècles, dans son combat à mort contre la tyrannie ; du chemin restant à parcourir à la Reconquête de la langue et de la Liberté ; que le lecteur lise et relise en le méditant le texte inspiré par la chute du discours terroriste de Robespierre après le 9 thermidor 1794 : « De la guerre déclarée par les Tyrans (…) à la Raison, à la morale, aux Lettres, et aux Arts » – Discours prononcé à l’ouverture du Lycée, le 31 décembre 1794, par l’académicien La Harpe.
Ce lumineux témoignage de 1794, sur le langage terroriste, volontairement « oublié » par les bien piètres dénonciateurs du Totalitarisme , le voici :
« On sait assez que le despotisme est par lui-même ennemi de la liberté de penser, puisqu’il l’est des droits naturels de l’homme, dont elle est le premier garant. Mais il faut observer que la tyrannie, qui, profitant de l’ignorance de la multitude, s’établit sous le nom de liberté, doit porter infiniment plus loin la haine de la raison et de la vérité, et justifier cet axiome ancien : Corruptio optimi pessima : Ce qu’il y a de pire au monde, c’est la corruption de ce qu’il y a de meilleur. D’ailleurs cette dernière tyrannie est la plus coupable et la plus odieuse ; ensuite elle est la plus exposée aux dangers : la plus coupable et la plus odieuse, parce qu’elle abuse de ce qu’il y a de plus sacré, et qu’elle se sert même de l’horreur de l’esclavage pour faire des esclaves ; la plus exposée aux dangers, puisque le despotisme, dans les contrés où il a vieilli, est comme enraciné dans l’habitude et les préjugés, et ne périt guère que par ses excès ; au lieu que la tyrannie démagogique ne peut garder son sceptre qu’autant qu’elle garde son masque, et son masque est aussi fragile que grossier ; il peut en imposer quelque temps au vulgaire, jamais aux gens instruits. Cette espèce de puissance est donc en elle-même la plus précaire de toutes, comme celle de la loi est la plus solide : celle-ci repose sur la base inaltérable de la vérité, l’autre sur le sable mouvant de l’erreur. »
Qu’à la relecture de ce discours sur « la guerre déclarée par les tyrans », le lecteur juge à quel point le discours terroriste de Robespierre est plus que jamais d’actualité, celui à l’école duquel la tyrannie d’aujourd’hui prétend toujours et sans fin nous imposer sa loi et « se sert même [ et surtout ] de l’horreur de l’esclavage pour faire [de nous ses] esclaves » !
Jamais, depuis la chute thermidorienne du premier langage terroriste de 1794, il n’a été aussi urgent de Réarmer l’intelligence pour se libérer de cette corruption politique méthodique – Corruptio optimi pessima[4] – ne visant qu’à l’anéantissement progressif de la France, en rétablissant la suprême primauté du Verbe dont l’oubli ou le mépris sont les seules causes de tous nos maux, de la corruption des Gouvernements et des symboles muets de la République.
Arnaud Upinsky
[1] La pire chose au monde, c’est la corruption de ce qu’il y a de meilleur
[2] 4° de Couverture de Comment vous aurez tous la tête coupée ou la parole coupée, Préface de Marcel Julllian, A.-A. Upinsky O.E.I.L , 1991
[3] Cf. Au nom du « 11 septembre français » ( http://upinsky.work/2015/01/) et http://lesalonbeige.blogs.com/my_weblog/2015/01/au-nom-dun-11-septembre-fran%C3%A7ais.html
[4] La pire chose au monde, c’est la corruption de ce qu’il y a de meilleur